Et encore : Il est mort, le poète...
Qui chante au fond de moi au bruit de l'océan
Ma mémoire chante en sourdine
Potemkine
Ils étaient des marins durs à la discipline
Ils étaient des marins, ils étaient des guerriers
Et le cœur d'un marin au grand vent se burine
Ils étaient des marins sur un grand cuirassé
Sur les flots je t'imagine
Potemkine
M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis
un monde
Où celui qui a faim va être fusillé
Le crime se prépare et la mer est profonde
Que face aux révoltés montent les fusiliers
C'est mon frère qu'on assassine
Potemkine
Mon frère, mon ami, mon fils, mon camarade
Tu ne tireras pas sur qui souffre et se plaint
Mon frère, mon ami, je te fais notre alcade
Marin ne tire pas sur un autre marin
Ils tournèrent leurs carabines
Potemkine
M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde
Où l'on punit ainsi qui veut donner la mort
M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde
Où l'on n'est pas toujours du côté du plus fort
Ce soir j'aime la marine
Potemkine
Jean Ferrat, interprète et compositeur, George Coulonge, parolier, images du film d'Eisenstein Cuirasser Potemkine
"Le 27 juin 1905, une mutinerie éclate à bord du Potemkine, le principal cuirassé
de la flotte de guerre russe.
Le drame survient à Odessa, sur la mer Noire. Un marin est tué par un officier pour s'être plaint de la viande avariée. Aussitôt, l'équipage se soulève à l'instigation d'un meneur révolutionnaire, Afanasy Matiouchenko.
Tandis que huit officiers rejoignent les mutins, le commandant et plusieurs autres officiers sont tués et jetés la mer. C'est que, depuis la défaite de Tsushima, un mois plus tôt, face à la flotte japonaise, les officiers de la marine tsariste ont le plus grand mal à se faire respecter par leurs hommes.
Les marins du Potemkine s'emparent du navire et hissent le drapeau rouge de la révolution. Deux autres navires se joignent à la sédition. Le surlendemain, l'insurrection s'étend au port d'Odessa et à d'autres ports de l'Empire.
L'état de siège est déclaré et la répression fera plusieurs centaines de morts.
Après une longue errance dans la mer Noire, la plupart des mutins finiront par obtenir l'asile politique en Roumanie, dans le port de Constantza.
La mutinerie s'inscrit dans la série de troubles sociaux, politiques et militaires, qui empoisonnent le régime tsariste en cette année 1905. Sa célébrité vient surtout du film qu'en tirera le réalisateur soviétique Serge Eisenstein en 1925 : «Le cuirassé Potemkine». (Source : article Hérodote)